
Le poète
Je ne sais si je suis poète
mais la muse vient toujours au moment où
je glisse au-dessus de mes rêves
et cherche à me poser en un lieu abrité...
je ne sais si je suis poète
mais le chant vient toujours au moment où
je suis à l’orée d’un expir
et cherche à m’élancer vers un lieu posé...
je ne sais si je suis poète
mais la mort vient toujours au moment où
je vais à la lueur déposer là ma plume
je ne sais si je suis poète
comme lui, j’arpente
nuit et jour
les ruelles de ma ville endormie
au creux d’un oreiller de tôles ondulées
où soupirs et sanglots, répondent en une voix.
°°°°°°°°°°°°°
à BAUDELAIRE
Sois
sage ô ma douleur
Ne reste plus ainsi
Il n’y a rien qui pointe
le soir à l’horizon
une atmosphère obscure enveloppe la vie,
de gazs lacrymogènes, de fureurs et d’acier
Aux uns portant la mort, aux autres, pas d’abris
Pendant
que des mortels sous le sceau de la haine
vont cueillir des trophées dans
une aliénation
fière de son poupre honorant le Bismarck
ou de sa chevelure au carmin ruisselant,
Ma douleur, mets ta main dans la mienne,
viens par ici,
sans
eux.
Vois avancer vers nous, chevauchées éternelles
de l’eschatologie, quatre de l’Apocalypse,
surgir ; entends au loin, écrasantes victoires des Carmen Béatrice,
Parques traversant et l’Orient et l’Ouest ,
Il n’y a rien qui pointe
le soir à l’horizon
seulement les fumées
d’avions ou de kalachnikovs,
Bruits épars bousculant et la faune et la flore et de nos corps
dissémine à tous vents, l’espoir... entends ma chère, entends la sombre nuit en marche
*************



